Février 2015

1er février

Paris

Pas de cauchemars cette nuit. Une bonne chose. Je passe ma journée à m’imprégner une fois de plus de cette cité parisienne. Visite de musées. Pour la soirée, je me trouve un petit restaurant sympathique, puis je décide d'aller trouver un bar. Je cherche dans les adresses surnaturelles, et je décide de me rendre au « Bar de la Fin du Monde »
Je débarque vers 22h. La porte est ouverte, à l'intérieur, 5 racailles hurlent comme des porcs.
Ils se jettent sur le barman (une histoire de conso de piètre qualité d'après les bribes de conversations.) et lui fracassent une bouteille sur le crâne. Un frisson me parcourt le dos quand la bouteille éclate. Un mauvais pressentiment. L'air devient pesant.
La racaille la plus proche se recule d'un pas, le barman se saisit de l'ingrat et le propulse en direction de la porte, j'évite le dit personnage en sortant du cadre de la porte. L'animal fini assommé sur le sol dehors. Le barman n'est pourtant pas bien musclé en apparence. Il doit certainement être surnaturel ou éveillé.
Les trois autres sortant des poignards de leur pantalon. A ma grande satisfaction, le barman effectue un mouvement furtif au niveau du visage des assaillants. Les trois se retrouvent projetés à leur tour et sont projetés 2 mètres plus loin le visage tuméfié.
Le dernier sort une arme à feu avec hésitation, et me menaçant avec une outrecuidance hors du commun, fini l'épaule déboitée et s'écrase lourdement sur son camarade toujours au sol.
Le barman les attrape par le col pour les emmener à l'extérieur. Après de brèves excuses, il m'offre une consommation en dédommagement, je m'installe au bar sur un tabouret. Je commande un Long Island. Il prépare le breuvage avec une certaine élégance.
Tout en sirotant mon verre, sans le quitter des yeux j'annonce la couleur :
"On m'a parlé d'une salle privée dans l'établissement"
Le serveur me répond par l'affirmative en me précisant qu'elle est destinée à ces clients les plus spéciaux. Je saisis le message.
Manifestement seul employé à l'établissement je me tente à lui demander si il n'a pas trouvé quelque chose d'étrange depuis quelques jour chez ses clients.
Il me répond que rien ne semble l'avoir perturbé plus que ça si ce n'est une légère fatigue générale. Un client légèrement ivre vient alors au bar :

"Eh patron comment ça va ?
Bien et toi Jacky ?
J'ai encore ces putains de cauchemars, j'ai même l'impression d'avoir croisé un mec de mes cauchemars y 'a trois jours...
Ah c'est étrange ça, y'a d'autres clients qui m'ont déjà parlé de cas comme ça."

Intéressé par la situation je m'immisce dans la conversation:

"Ah ouais il ressemblait à quoi ton type là ?
Il était grand chauve les yeux un peu noirs, avec une drôle de cicatrice sous le menton.
Pas très gai tout ça."

Je demande alors si tous les clients subissent le même sort.
Le barman me répond qu'ils ont des problèmes de sommeil, ils croisent des gens qu'il n'ont jamais vus, cauchemars collectifs, hallucination et tout. Ça aurait un lien avec des trucs pas très propres en Europe de l'Est me dit-il.
Il va falloir creuser.
Je me risque à lui demander où il a entendu cela pendant que le client retourne à sa table boire un coup.
"Mes clients me l'ont racontés, on entend beaucoup de choses dans un bar..."
Je vous crois bien.

Je fini mon verre, puis soudain reçoit un coup de téléphone. Je devais y aller
"Il va falloir que je vous laisse pour le moment, ce fut un plaisir"
"Je me présente, Morkerchen", en tendent la main
Il me répond Hélion.
Je retourne à l'Hôtel. Il semblerait que ce soit une bonne nouvelle...

2 février

Paris, France

7h00, quelques cauchemars mais sinon la nuit s'est passé correctement. Ça tombe bien, j'ai enfin une résidence définitive à moi sur Paris. Et des contrats.
Je prends mes cliques et mes claques (et mes flingues) et je m'installe dans le 10ème. Petit appartement, déjà aménagé, avec coffre fort bien sûr. Petites courses et le tour est joué à midi. Je potasse sur mon prochain contrat : un iranien qui viendra dans 3 jours. Un jeu d'enfant a priori.
Je prends contact avec une antenne locale de malfrats pour une affaire personnelle : en savoir plus sur ce que sait le barman, ou tout du moins ses clients : je leur laisse un paquet contenant 6 micros miniatures à dissimuler dans tout le bar. Et ces cons là arrivent à m'en péter 2 à la pose. Quoi qu'il en soit le bar est tant bien que mal quadrillé. Espérons que le gérant ne s’aperçoive de rien. Ça me laisse le temps de grappiller quelques info sur Internet...

3 février :

Paris, France

Une nuit parfaite. Enfin.
Mes recherches de la veille me confortent dans l'idée que le Somnis Mortis concerne des phénomènes paranormaux, mais rien ne lie quoi que ce soit avec l'Europe de l'Est. Il va falloir creuser sur ce que ce barman m'a dit. J'ai la conviction qu'il sait quelque chose.
Il faudra que je passes au cybercafé pour récupérer les conversations enregistrées dans le bar et que je traite le signal afin de ressortir des mots-clés.


4 février

Paris, France

Petite révision du matos. La mission semble encore plus simple que prévue. Apparemment la cible doit passer chez une « masseuse thaïlandaise» avant de partir faire son business. Il passera relativement tôt demain dans la maison close.
Je me rends sur place afin d'enquêter sur comment effectuer ce contrat, vêtu d'un costume noir, bouc parfaitement rasé. L'endroit est assez discret en extérieur, mais richement décoré en intérieur. Je demande les « prestations », on me donne la carte des massages. Je glisse 3 billets de 100€ dans la carte et la rend à l'hôtesse. Je suis emmené dans une pièce à part où se trouve un canapé d'angle, j'y place discrètement une caméra. Je choisis mes deux filles, Katia et Sabrina, et demande une pièce pour me déshabiller. Un cabinet de toilette est connecté à la pièce, il y'a une douche à l'italienne, un lavabo et un WC. J'installe un dispositif muni de deux liquides produisant un gaz endormant, puis un autre toxique, contrôlés à distance, dans une bouteille de Javel placée sous l'évier, non loin d'un fil dénudé par mes soins. Les appartements de ce quartiers sont suffisamment vieux pour que ce genre de branchements  Je quitte mes vêtements et retourne dans la pièce. Elles sont là. L'expérience s’avéra fort agréable en fin de compte. Je récupère mes affaires, puis retourne à l'appartement afin de régler les derniers préparatifs. Je m'endors peu après.

5 février

Équipé de mon fusil de précision silencieux, caché, avec l'entrée du bordel en ligne de mire, j'attends. L'iranien se pointe en retard, accompagné de quelques gardes manifestement armés. Il se rend dans le salon, choisit ses filles dans la salle du canapé, mais ne se rend pas immédiatement dans la salle de bain, préférant que les demoiselles ne le dessape. Je redoutais de devoir subir les ébats de l'homme et ce fût le cas, mais ayant le rendez-vous peu après, il est obligé de passer par l'autre pièce. Les yeux de Sabrina, remplis d'ennui quant à sa piètre performance, parlent seuls. Le calvaire visuel se fini sur un final résolument sale et irrespectueux. Il se dirige vers le cabinet avec ses affaires, mais demande également à Sabrina de venir avec lui. Je ne saurais jamais ce qu'il comptait lui faire mais son regard lubrique, me laissent deviner. La première cartouche de gaz éclate. Aucun ne sort de la pièce. J'enclenche dans sourciller la deuxième. L'incendie se déclare dans le local à produits comme prévu. Le dispositif est fait pour fondre dans ce cas là et ne laisser aucune trace. Les secours arrivent, je capte leur fréquence, accident les deux sont morts. Meurtre propre. J'en oublie la victime collatérale.
Je rentre au bercail

6 février

Paris, France

Aujourd'hui j'apprends dans les journaux français la mort accidentelle d'un haut fonctionnaire iranien, qui baignait dans des affaires sympathiques...
Les micros ont tous été détruits. Je n'ai aucun moyen d'en savoir plus sur le Somnis Mortis, mais je ne souffre pour le moment plus des symptômes.


7 février

Paris, France

Je décide de partir en vacances pour quelques temps.